Le nettoyage d’un bloc opératoire

Le nettoyage d’un bloc opératoire est d’une importance capitale pour réduire les risques d’infection du site opératoire (ISO) lors des interventions chirurgicales. Plusieurs facteurs contribuent à ces risques, tels que le type de chirurgie, la durée de l’intervention, l’âge et l’état de santé du patient, ainsi que l’environnement général dans lequel l’acte est pratiqué.

Les données de surveillance révèlent qu’environ 2 % de toutes les chirurgies sont associées à une ISO, mais ce risque est légèrement inférieur pour les interventions considérées comme à faible risque. Ainsi, il est primordial de mettre en place des mesures efficaces d’entretien et de désinfection des locaux du bloc opératoire afin de minimiser ces risques.

Formation des agents d’entretien en bloc opératoire

Les surfaces du bloc opératoire jouent un rôle important dans la transmission des infections. Des surfaces fortement contaminées peuvent entraîner une transmission manuportée et la remise en suspension de particules potentiellement contaminantes pendant une intervention chirurgicale. Par conséquent, l’entretien régulier des surfaces est essentiel pour contrôler la contamination aérobiologique dans la salle d’intervention.

Pour assurer un nettoyage efficace, il est recommandé de suivre des protocoles spécifiques adaptés au contexte local de chaque établissement de santé. Ces protocoles doivent être validés par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) de l’établissement. Ils devraient inclure des recommandations sur les modalités et la fréquence d’entretien des différents locaux du bloc opératoire.

Le personnel chargé de l’entretien au bloc opératoire doit bénéficier d’une formation spécifique. Cette formation de nettoyage en bloc opératoire devrait aborder les règles d’hygiène à respecter, telles que le port d’une tenue spécifique comprenant une tenue de bloc, des chaussures spécifiques, une coiffe en zone propre, ainsi que le port d’un masque chirurgical en salle d’intervention. Les règles d’hygiène des mains et de protection du personnel, y compris le port des gants, doivent également être soulignées.

Les différentes techniques de bionettoyage en bloc opératoire

L’utilisation de matériel spécifique et parfaitement entretenu est essentielle lors du nettoyage du bloc opératoire. Le matériel utilisé ne doit pas compromettre les précautions prises en termes de traitement de l’air. De plus, un stockage adéquat du matériel lorsqu’il n’est pas utilisé est nécessaire.

En bloc opératoire, il existe différentes techniques de bionettoyage pour assurer un environnement propre et sûr. Parmi ces techniques, on retrouve le dépoussiérage, le lavage des sols et l’utilisation de la vapeur comme méthode d’entretien. Voici une explication plus détaillée de chaque technique :

Les techniques de dépoussiérage :

Essuyage humide des surfaces : Cette méthode consiste à utiliser un chiffon humide et des solutions de nettoyage appropriées pour essuyer les surfaces, telles que les tables d’opération, les étagères et les instruments médicaux. L’essuyage humide permet d’éliminer les poussières, les saletés et les contaminants présents à la surface.
Balayage humide : Le balayage humide implique l’utilisation d’un balai humide ou d’une vadrouille pour éliminer les particules de poussière et les débris des sols et des surfaces. Cela permet de capturer les particules et de les empêcher de se disperser dans l’air.
Nettoyage par aspiration : L’aspiration est une méthode efficace pour éliminer les poussières, les débris et les microorganismes présents dans l’air et sur les surfaces. Des aspirateurs dotés de filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) sont souvent utilisés pour collecter les particules fines et les contaminants.

Les techniques de lavage des sols :

Lavage manuel : Cette méthode consiste à utiliser des seaux, des chiffons ou des serpillières pour nettoyer les sols à la main. Des solutions nettoyantes désinfectantes peuvent être utilisées pour éliminer les saletés et les germes. Il est important de bien rincer les surfaces après le lavage pour éliminer tout résidu de produit chimique.
Lavage mécanisé : Le lavage mécanisé des sols est réalisé à l’aide de machines spéciales telles que les autolaveuses. Ces machines distribuent une solution de nettoyage sur le sol, frottent la surface et récupèrent ensuite l’excès de liquide. Le lavage mécanisé permet un nettoyage plus efficace et peut être utilisé pour les grandes surfaces.

La technique d’entretien par la vapeur :

Le nettoyage à la vapeur est une méthode utilisée pour éliminer les contaminants, les bactéries et les agents pathogènes présents dans l’environnement du bloc opératoire. Cette technique utilise de la vapeur d’eau chaude pour désinfecter les surfaces. Un nettoyeur à vapeur professionnel adapté à un usage médical est utilisé, en suivant les instructions du fabricant pour régler la température et la pression de la vapeur. La buse de vapeur est passée soigneusement sur toutes les surfaces, en insistant sur les zones les plus sensibles à la contamination. Le nettoyage à la vapeur seul ne suffit pas pour garantir une désinfection complète. Une étape de désinfection appropriée doit être effectuée après le nettoyage à la vapeur, conformément aux protocoles et aux normes de l’établissement médical.

Il est important d’organiser la traçabilité de l’entretien et de mettre en place une évaluation régulière des pratiques pour assurer la qualité et l’efficacité des mesures de nettoyage. Des prélèvements microbiologiques de contrôle des surfaces devraient également être réalisés dans les zones à haut risque infectieux du bloc opératoire.

En résumé, le nettoyage d’un bloc opératoire doit être effectué de manière rigoureuse et spécifique. Il est essentiel de suivre des protocoles d’entretien validés, de former le personnel adéquatement, d’utiliser du matériel et des techniques spécifiques puis de contrôler régulièrement l’efficacité des mesures de nettoyage. Ces mesures contribuent à réduire le risque d’infection du site opératoire et à assurer la sécurité des patients lors des interventions chirurgicales.